mardi 29 novembre 2011

Le catch, plaisir enfantin ou modèle de production sérielle ?

Allez, histoire de ne pas laisser mourir ce blog, un petit article (qui traîne sur mon PC depuis des mois) sur ce qui reste un de mes loisirs coupables, que je n’évoque finalement bien peu : le catch. En effet, alors que je parle régulièrement grand ancien tentaculaire, super-héros, zombi, SF et que je ne peux m’empêcher de pratiquer le prosélytisme rôliste, le catch reste quelque chose que je partage bien peu. Ce qui n’est guère étonnant au vu de sa réputation et de son image de loisir puéril où l’on voit des types en slip se tataner la gueule.

Certes, les combats eux-mêmes apportent une certaine forme de bonheur et certains mouvements sont superbes (le RKO on air de Randy Orton sur Evan Bourne ou certains combats de CM Punk sont quand même des souvenir magnifiques) mais limiter le catch à cela est fort réducteur et ce n’est d’ailleurs pas ce qui m’intéresse le plus dans ce divertissement (les sports de combat et moi cela a toujours fait deux). On ajoute généralement le scénario, la personnalité des « personnages » joués par les catcheurs aux grands intérêts du catch. On le compare d’ailleurs généralement au théâtre pour le double côté live et jeu d’acteur. J’ajouterai néanmoins un troisième élément au duo sport de combat/théâtre : les séries TV.

En effet, on retrouve dans les fédérations de catch la même notion de rythme présent dans les séries : on ne travaille pas que sur un seul objet (spectacle au théâtre et film au cinéma) mais sur un enchaînement de show assez proches des épisodes de série TV. Prenons le cas de la plus importante compagnie de catch US (et donc mondiale) : la WWE qui offre 3-4 show hebdomadaire ainsi qu’une douzaine d’événements exceptionnels par an (sans compter les tournées à l’étranger). Arriver à tenir un tel rythme, je trouve cela assez exceptionnel surtout en direct devant spectateurs. Se pose ensuite la question de la qualité de ces storyline, de leur répétition et du côté cliché de ces histoires. Et effectivement, le format affiché par le catch impose un côté assez prévisible sans toutefois l’être totalement. Le premier aspect de cette rengaine c’est le manichéisme de ce loisir (pour les rôlistes, ça rappelle étrangement donj’ d’ailleurs) : un catcheur est heel (mauvais) ou face (bon), jamais neutre et rarement très complexe ; il appartient à un camp ou à l’autre et tout changement (turn) se doit d’être impressionnant et radical. Tout ceci ajouté à une nécessité de travailler parfois dans l’urgence (pour s’adapter aux blessures et aux réactions du public) impose donc aux scénaristes une certaine façon de construire les scénarios que je trouve particulièrement intéressante. De même, la personnalité imposée à certains catcheurs est assez « folle » et apporte une autre raison de suivre cela (le Taker par exemple). J’ai par contre l’impression que ces catcheurs originaux ont tendance à être de moins en moins nombreux.

Alors, oui, je regarde le catch et j’aime ça. Peut-être que je ne cherche qu’à trouver une simple raison de justifier un plaisir coupable mais suivre les intrigues catchesque à long terme apporte une certaine satisfaction et quelques idées. C’est d’ailleurs amusant de le retrouver dans certains autres « médias » : films (The Wrestler, mouvement de SCSA dans The Expendables,…), série TV (ce vieil épisode de Malcolm) ou encore bande dessinée (Spider-Man,…). J’aimerai d’ailleurs en remettre une couche avec Mutafukaz à ce sujet : Run y tente un mélange entre popculture européenne et popculture made in América et parmi les éléments que l’on retrouve dans ce petit bijou, il y a une sacré bande de luchadores regroupés en une société secrète énigmatique. Et on retrouve régulièrement des discussions catchesques sur certains forums jdr ou des références dans des jeux eux-mêmes (sans parler de Luchadores).

PS : article tapé en regardant Underworld 3. Comme quoi, quand on parle de plaisirs honteux…

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